"Et sinon, vous allez reprendre vos études ?"
Ce métier n’est pas une voie de garage.
Le poison des phrases ordinaires
« Vous êtes encore auxiliaire de vie ? Vous ne pensez pas évoluer ? »
Elles tombent comme des gouttes dérangeantes. Pas méchantes, pas vraiment blessantes. Mais usantes. Elles sous-entendent qu’être auxiliaire de vie, c’est nécessairement temporaire. Une étape. Un choix par défaut. Comme si rester, c’était renoncer.
Pourtant, il y a celles et ceux qui ont choisi de rester. Non pas par manque d’ambition, mais par lucidité. Parce qu’ils savent à quel point ce métier est indispensable.
Ce que cette question sous-entend
« Tu n’es pas allée au bout. Tu peux faire mieux. Ce n’est pas un vrai métier. »
Ce que cette question oublie, c’est la réalité du terrain. Ce métier, c’est être là, parfois seule, face à des situations humaines bouleversantes. C’est tenir le fil de la vie quotidienne quand tout vacille. Ce métier demande du savoir-faire, du savoir-être, de la maîtrise émotionnelle, et une force de caractère qui ne s'apprend pas toujours sur les bancs de l'école.
Et pourtant, ce métier tient debout
Oui, pour certains, c’est un métier alimentaire. Et il n’y a pas à s’en excuser. Tout travail mérite reconnaissance.
Mais pour beaucoup d’autres, c’est un choix : un métier utile, ancré dans le concret et le vivant. Un métier à part entière, exigeant, mais porteur de sens. Ce n’est ni une punition, ni une impasse.
Ce n’est pas un tremplin. Ce n’est pas un détour. Ce n’est pas un plan B. C’est un métier de première ligne, une fonction pilier du maintien à domicile.
Et si on retournait la question ?
Et vous, que faites-vous chaque jour pour préserver la dignité humaine ?
L’auxiliaire de vie, ce n’est pas juste une présence. C’est une ancre. Une main tendue. Un pont entre la personne aidée et la continuité de sa vie.
Pas de domicile sans auxiliaire. Pas de dignité sans accompagnement humain. C’est là que se joue l’essentiel.
Ce métier mérite le respect. Point.
Ce n’est pas un "petit boulot". Ce n’est pas une solution de repli. C’est un choix courageux, souvent invisible, et pourtant fondamental pour notre société vieillissante.
Et s’il y a un "après", il peut se construire depuis ce métier, en l’assumant, en le valorisant. En se formant, en évoluant, en restant digne. Jamais par honte de l’avoir exercé.
🔗 Bonus
Vous vous sentez à bout ? Vous doutez ?
Même s’il a été réalisé pour les aidants, il peut donner une idée de l’épuisement des auxiliaires de vie.
Notre guide gratuit "Le poids invisible : diagnostiquer l’épuisement des aidants" est disponible ici :
https://www.formationsgeriatrieadomicile.com/le-poids-invisible-diagnostiquer